Régulièrement, de gigantesques explosions, appelées des éjections de masse coronale (EMC), se produisent dans l’atmosphère solaire. Ces EMCs transportent des milliards de tonnes de gaz chaud à travers le Système Solaire alors qu’elles se propagent à des vitesses de plusieurs millions de kilomètres par heure. Si la Terre se trouve sur son chemin, ce gaz chaud peut éventuellement conduire à des dommages aux satellites en orbite ou même affecter les réseaux électriques en surface. C’est une des raisons qui incite les astrophysiciens à étudier ces évènements afin de mieux comprendre l’atmosphère solaire et ainsi prédire les effets causés par ces éruptions.
Le 10 juin 2021, alors que le radiotélescope basse-fréquence NenuFAR observait une éclipse partielle de Soleil, ce dernier a produit une EMC spectaculaire. Ces éruptions sont souvent associées à l’accélération de particules énergétiques qui rayonnent de la lumière sur une vaste gamme de longueurs d’onde et particulièrement en radio. NenuFAR (avec son mode surveillance NenuFAR-TV) a ainsi pu suivre en direct, et pour la première fois, la signature radio transitoire de l’onde de choc générée par l’EMC, produite par une population d’électrons piégés dans les boucles de champ magnétique de l’éruption. En étudiant ces émissions radio, nous en apprenons davantage sur l’interaction entre les EMCs et l’atmosphère solaire, ainsi que sur les mécanismes de production des particules énergétiques. Cela nous permet de mieux prédire ces évènements dans le cadre de la « météo de l’espace » afin de nous aider à protéger les équipements vulnérables sur Terre.
Auteurs: Eoin Carley, Alan Loh, Baptiste Cecconi, Julien Girard et la collaboration NenuFAR